Difficulté | ⭐ |
Mon avis | ⭐⭐⭐ |
Journée à la découverte de la flore Alpine, avec une randonnée au départ du col du Lautaret et la visite du jardin Alpin pour compléter nos connaissances.
Visite du Jardin alpin et de la flore du Col du Lautaret :
Le col du Lautaret est situé à 2057 mètres d’altitude, entre les communes de Villar d’Arènes et de Monêtier-les-Bains, et au sud de la Savoie et au Nord du Parc National des Ecrins, dans le département des Hautes-Alpes en région Provence Alpes Côte d’Azur.
Entre les Alpes du Nord et les Alpes du Sud, le col du Lautaret est au carrefour de divers climats, avec les influences du climat méditerranéen par la vallée de la Durance, et du climat continental par la Savoie. Et c‘est pour cela qu’une très grande variété de plantes et de fleurs peut s’y épanouir, aussi bien à l’état naturel, qu’avec l’implantation d’un jardin alpin au XIXe siècle, qui abrite aujourd’hui plus de 2000 plantes d’altitude, originaires de diverses régions du monde.
Je vous propose, donc, de partir à pied à la découverte de cette flore typiquement alpine et sauvage du col du Lautaret, avec une randonnée en boucle d’environ 3h, que je complète par la visite du jardin botanique alpin. La plus belle période pour profiter au mieux de la beauté des fleurs des Alpes et pour se sentir ivre de fleurs est en juin et juillet alors qu’en mai, il est possible de sentir les primevères et les pulsatilles, puis les champs se couvriront de narcisses, de bleuets, de trolles et d’asphodèles qui laisseront ensuite place aux fleurs de l’été.
Difficulté de la rando pour le Pied du Col de Villar d’Arène :
Il y a environ 3h de marche pour 450 mètres de dénivelé, mais cet itinéraire est en partie hors sentiers et non marqué et j’utilise les sentes de brebis. La boucle est donc réservée à des marcheurs habitués et n’oubliez pas que vous randonnez sous votre propre responsabilité sur ce parcours. Je ne suis, donc, pas responsable ni de vos décisions ni du choix de votre itinéraire.
Mon équipement pour une randonnée au col du Lautaret :
- Des bonnes chaussures pour le poids du sac et pour les sentiers caillouteux
- Un sac à dos
- Une veste coupe-vent
- Une polaire chaude
- Des sous-vêtements en laine pour rester au chaud
- Un chapeau.
- Des battons pour me soulager du poids du sac
- Une couverture de survie
- Des sous gants
- Un bonnet
- Une frontale
- Une trousse de secours
- La carte ou le topo de randonnée
- Une assurance de rando
Itinéraire de la boucle en randonnée, du col du Lautaret, au Pied du Col :
Le départ de la randonnée de fait depuis le grand parking du Col du Lautaret (situé sous le jardin Alpin), et je pars, à pied, en suivant le GR50 qui descend vers Villar d’Arènes, tout en restant au-dessus de la route qui permet de rejoindre La Grave.
Cette première partie du parcours est magnifique et offre une superbe vue sur le massif du Combeynot, sur le massif de La Meije, le doigt de Dieu et le glacier de l’Homme. Le début du sentier, passe sous le jardin alpin et permet de découvrir de nombreuses fleurs avec des campanules barbues, des campanules thyrsoides, de la valériane grecque et divers orchis.
Puis le sentier traverse une zone humide sur des planches de bois, avec de chaque côté divers raiponces et de grandes astrances puis quelques œillets se mêlent aux rosiers sauvages et aux lys martagon, puis, plus loin dans les champs, quelques grandes gentianes rayonnent au soleil.
Ensuite, le sentier traverse la route pour descendre et rejoindre le hameau du Pied du Col, en passant par la petite chapelle Saint Anne avec sa magnifique vue sur la gravière de la vallée de la Romanche, le tout, dominé par la montagne des Agneaux.
Le hameau du Pied du Col :
J’arrive au village du Pied du Col, qui a conservé quelques belles maisons traditionnelles, avec les contours de fenêtres qui étaient passés à la chaux afin d’avoir plus de luminosité à l’intérieur des maisons. A côté de l’ancienne fontaine, un homme en tuf surveille l’arrivée de l’eau !
Je continue sur la route, puis je longe le camping et traverse le cours d’eau afin de rejoindre le parking d’Arsine le long du petit lac turquoise.
La sente des brebis :
Depuis lac, je remonte sur la Gauche, vers les champs, en suivant les sentes de brebis, en direction du col du Lautaret, tout en restant bien au-dessus du torrent. J’alterne entre des pentes arides, les herbages et des passages sous les bois, et je découvre en route, quelques fleurs d’arnica, des centaurées, des œillets et du millepertuis pour les tisanes.
Plus haut, je fais une halte sous les bois, avec un beau point de vue sur la vallée de la Romanche, le plateau d’Emparis et le massif des Rousses.
Puis, je rejoins une tranchée dans la forêt, et le sentier devient relativement horizontale et longe à flanc de montagne afin de rejoindre le col du Lautaret. Cet autre versant me permet de découvrir d’autres fleurs avec entre autres, des ancolies bleues, de nombreux lys martagon, des aconits tue loup et des alliums.
Le sentier des crevasses :
Puis je retrouve le sentier des crevasses qui mène au col du Lautaret, avec des swertia perennis et des gentianes asclépiades dans les zones humides et des buplèvres bupleurum dans les prairies sèches.
Je continue ma journée, avec la visite du Jardin Alpin du Col du Lautaret qui est juste au-dessus du parking, et j’y monte à pied.
Pour la petite histoire du jardin Alpin du col du Lautaret :
La fin du XIXe voit fleurir de nombreux jardins botaniques dans les Alpes et la faculté des sciences de Grenoble fut à l’origine de la création du jardin alpin du Lautaret, en 1899 par le botaniste Jean-Paul Lachmann. En 1919, il fut déplacé et transformé lors de la construction de la nouvelle route pour le col du Galibier. Et lors de la Seconde Guerre Mondiale, le jardin fut délaissé puis, en 1950, Lucie Kofler, cheffe des travaux de l’Institut de Botanique de l’Université de Grenoble, fut à l’origine de la remise en route du jardin avec l’aide du Touring Club de France. Le jardin connu une période difficile dans les années 1970, et il est en pleine expansion depuis les années 80 avec la construction de nouveaux bâtiments en 1989 dont un laboratoire moderne pour les chercheurs.
Labellisé jardin remarquable depuis 2005, le jardin alpin du Lautaret forme des étudiants en botanique et permet aux chercheurs de travailler sur les plantes et les écosystèmes alpins et il participe aux échanges de graine entre les différents jardins botaniques du monde. Aujourd’hui, avec plus de 2000 plantes d’altitude originaires de diverses régions du monde, il appartient toujours à la station alpine de l’Université Joseph Fourier de Grenoble et dépend aussi du CNRS ; de plus il permet d’effectuer de nombreuses recherches sur le réchauffement climatique et l’acclimatation des plantes, que ce soit pour des étudiants, des scolaires et pour des professionnels.
Visite du jardin botanique du col du Lautaret
A plus de 2100 mètres d’altitude, le jardin s’étend sur environ 2 hectares, et permet une déambulation au travers des diverses platebandes, avec un jardin de rocaille, et différents espaces pour les plantes des éboulis ou des pelouses alpines, mais aussi avec une zone de tufière qui abrite une végétation typique d’un milieu humide.
Soit plus de 2000 plantes reparties dans le jardin, mais dont plus de 1500 espèces végétales poussent à l’état naturel dans un périmètre de moins de 20 km autour du col du Lautaret, avec les emblématiques chardons bleus (les panicauts), les delphiniums bleus, mais aussi un espace pour les plantes comestibles et médicinales.
J’y découvre des plantes des cinq continents ainsi que des régions Arctiques, avec des plantes des Balkans, du Caucase, des Pyrénées, de l’Himalaya, des Andes, de l’Atlas, de Turquie, de Chine ou du continent australien.
Mes coups de cœur vont pour les plantes de rocailles et les plantes en coussins, si fragiles et pourtant si robustes, avec :
La bérardie (Berardia subacaulis, Asteracée) plante protégée qui pousse à plus de 2500m d’attitude, et que j’ai pu admirer dans les pentes du col de l’Izoard, lors d’une randonnée au pic de Rochebrune.
Je vous invite à découvrir d’autres plantes en coussins d’altitude, en randonnant avec moi, au sommet du Chaberton, au pic du Mas de La Grave, au village du Chazelet en mai ou lors du tour du massif des Ecrins.
Mais aussi la ramonda serbica, dont le nom vient du célèbre botaniste Serbe du XIXe siècle, Josif Pančić, et je rends hommage à mon ami botaniste du Monténégro, M Danijel Vincek, qui m’a permis de découvrir la flore endémique des Balkans.
Et je ne résiste pas à joindre une photo des extraordinaires coussins de Tasmanie, que vous pouvez consulter dans mes articles de blog sur la Tasmanie, avec ce lien. Et lors de mes randonnées en Tasmanie, nous avons été sensibilisés sur la protection des fragiles coussins de plantes et ne pas marcher dessus ni y planter ses battons de randonnée au risque de les fragiliser et de les faire mourir… informations que l’on ne communique pas assez en France !
Informations complémentaires pour visiter le jardin alpin du Col du Lautaret :
Le jardin est ouvert au public, de 10h à 18h, de début juin à mi-septembre et un certain nombre de plantes sont remises en place, chaque année, arrivant de l’Université de Grenoble.
Tarif normal : 8 euros en 2022 avec la possibilité de visiter le jardin au-travers de 3 visites guidées gratuites par jour, qui sont à réserver d’avance.
Ne pas oublier que les chiens ne sont pas admis dans le Jardin Alpin, ni dans le Parc National des Ecrins
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le guide du jardin Alpin du Lautaret
Et pour accompagner, je vous recommande le carnet de rando de la flore sauvage
Road Trip et randonnée autour du Col du Lautaret :
Venez passer quelques jours dans le département des Hautes-Alpes pour :
- visiter la ville de Briançon
- visiter le village typique du Chazelet au-dessus de La grave,
- Une randonnée pour le tour du Combeynot dans le Parc national des Ecrins,
- monter aux 5 lacs des Cerces
- faire le tour des arrêtes de la Bruyère,
- monter au téléphérique des glaciers de la Meije,
- passer un Week end autour du lac de Serre-Ponçon.
Merci pour la lecture de mon blog ! Texte et photos ©COQ Catherine
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